dermatologue qui consulte

Dermatologue, quel est son rôle ? Pourquoi le consulter ?

L’essentiel en un coup d’œil :

  • Rôle du dermatologue : Il diagnostique, traite, et prévient les maladies de la peau, des ongles et des cheveux, incluant le cancer de la peau.
  • Consultations en baisse : Le nombre de dermatologues a chuté de 20% en 15 ans, provoquant des délais d’attente de 3 mois en moyenne.
  • Quand consulter : Tout changement de la peau, des ongles ou du cuir chevelu, ainsi que pour des soins esthétiques.
  • Préparation à la consultation : Rassembler antécédents médicaux, liste de médicaments, et bien nettoyer la peau.
  • Importance de l’urgence : Les signes d’alerte, comme des lésions cutanées suspectes, nécessitent une consultation immédiate.

La dermatologie est une spécialité médicale qui étudie et traite tout ce qui contient de la kératine : peau, phanères (cheveux et ongles) et muqueuses (bouche et organes génitaux).

Dix millions de consultations dermatologiques ont lieu chaque année.

Or, le nombre de dermatologues a chuté de 20% ces quinze dernières années, passant de 3 542 en 2007 à 2 798 en 2023.

On compte en moyenne 5,9 dermatologues pour 100 000 habitants.

Pourtant, avec le vieillissement de la population et l’émergence de nouvelles thérapeutiques, la demande de soins dermatologiques ne cesse d’augmenter.

Cette pénurie de dermatologues est d’autant plus alarmante qu’elle peut entraîner un retard de prise en charge. Ce qui peut être fortement préjudiciable en cas de cancers cutanés, qui ont un meilleur pronostic s’ils sont dépistés et traités de manière précoce.

Aujourd’hui, le délai moyen pour obtenir une consultation est de 3 mois et, bien plus dans les zones de désertification médicale.

Mais qui est le dermatologue ? Et, en quoi consiste une consultation chez ce spécialiste ?

Qu'est-ce qu'un dermatologue ? 

La dermatologie a un champ d’action très large, du fait de la très grande variété des affections qui peuvent se manifester par des symptômes cutanés.

C’est aussi une spécialité chirurgicale, des interventions curatives ou préventives pouvant être nécessaires.

Le dermatologue propose une prise en charge globale : il dépiste, diagnostique, soigne et éduque.

Il intervient en première ligne dans le traitement des cancers de la peau.

Il traite aussi bien les maladies éruptives et inflammatoires que les séquelles des maladies de peau ou les dommages liés à l’âge et au soleil.

Le dermatologue doit avoir une grande capacité d’écoute, notamment pour déceler les éventuelles affections cutanées induites par des troubles psychologiques comme l’anxiété, le stress ou encore la dépression.

Il doit également avoir une excellente dextérité manuelle pour réaliser les interventions en microchirurgie (retrait de kyste cutané) ou celles au laser (angiome), que nécessitent certaines pathologies.

De plus, le dermatologue prélève régulièrement des fragments de peau pour aider au diagnostic d’une lésion suspecte par exemple.

Il peut aussi pratiquer des interventions plus importantes comme l’exérèse de tumeurs plus ou moins volumineuses, bénignes ou cancéreuses.

56 % des dermatologues exercent une activité libérale exclusive ; 19% exercent uniquement à l’hôpital ; 25% ont une activité mixte

Enfin, bon nombre d’entre eux consacrent une partie de leur carrière à la recherche

dermatologue qui analyse une irritation au bras

Devenir dermatologue :

Pour devenir dermatologue, il faut d’abord suivre les études classiques de médecine, qui durent 6 ans après l’obtention du concours. Elles permettent de valider un DE de docteur en médecine.

La poursuite vers une formation en dermatologie sera possible en fonction des résultats obtenus aux épreuves classantes nationales (ECN).

La spécialisation en dermatologie dure de 4 à 5 ans (soit un bac+10 ou +11) et se fait en alternance entre études, stages en hôpitaux et gardes.

À son issue, un diplôme d’études spécialisées (DES) en dermatologievénérologie est délivré.

Enfin, le futur dermatologue doit soutenir une thèse en dermatologie.

Il peut se perfectionner tout au long de sa carrière : spécialisation, formation continue…

Rôle du dermatologue

Son rôle est donc de dépister et de diagnostiquer les maladies dermatologiques, de prescrire des traitements médicaux ou chirurgicaux et d’assurer le suivi des troubles cutanés.

Il a également un rôle primordial en matière de prévention.

Son domaine d’intervention peut donc s’étendre du diagnostic à la prise en charge des cancers cutanés.

Il soigne aussi les infections de la peau, les maladies inflammatoires fréquentes (acné, eczéma…) ou plus rares (lupus, sarcoïdose…) et intervient en decine esthétique.

Les pathologies les plus courantes, comme le psoriasis, les verrues, les mycoses ongulaires ou l’alopécie, sont traitées directement au cabinet.

Le dermatologue peut aussi repérer les signaux d’alerte d’une maladie rare ou plus grave : brûlures profondes, suites d’accidents, cancers cutanés ; mais aussi les IST avec manifestation cutanée.

Quand une opération est nécessaire, il opère en milieu hospitalier, son cabinet n’étant équipé que pour de petits actes chirurgicaux.

Pourquoi consulter un dermatologue ?

dermatologue-en-consultation qui analyse

De manière générale, il faut consulter en cas d’inquiétude face à un changement récent au niveau de la peau, des ongles, du cuir chevelu ou des muqueuses.

Et, pour d’autres problèmes qui arrivent avec l’âge comme les dermatoses, les ratoses (plaques rouges apparaissant sur les zones exposées au soleil), les varices ou les ulcérations de jambe.

Les pathologies que peut prendre en charge le dermatologue sont :

  • Les maladies inflammatoires de la peau comme l’eczéma de contact, la dermatite atopique, l’urticaire, l’acné, la dermatite séborrhéique, la rosacée, la couperose, l’érythrose ou le psoriasis.
  • L’analyse des grains de beauté, afin de détecter précocement certains cancers de la peau (carcinome basocellulaire ou spinocellulaire, mélanome) ou les angiomes (tumeur vasculaire bénigne).
  • Les troubles de la coloration de la peau : vitiligo, nævus, pigmentation liée au soleil.
  • Les maladies infectieuses dues à des bactéries (impétigo, lymphangite, furoncle, abcès…), ou des virus (herpès buccal ou génital, verrues, zona, varicelle).
  • Les maladies éruptives de l’enfant comme la varicelle, la mononucléose infectieuse, le syndrome pied-main-bouche, la scarlatine, la rougeole, la roséole ou la rubé
  • Les maladies parasitaires comme la gale, la teigne, les poux, la pédiculose du pubis, les maladies tropicales ou dues à des champignons comme les candidoses, les dermatophytes ou l’onychomycose (ongles).
  • Les maladies du cuir chevelu et des cheveux comme l’eczéma, le psoriasis, le lichen, la pelade ou l’alopécie (chute de cheveux inexpliquée).
  • Certaines infections sexuellement transmissibles (IST) : comme les condylomes, l’herpès ou la syphilis.

 

Le dermatologue propose également des soins à visée esthétique comme le traitement des rides, des cicatrices ou du lentigo (taches de vieillesse) qui nécessitent une intervention spécialisée.

Pour cela, il dispose de différentes procédures cosmétiques comme le laser, les injections de toxine botulique (Botox), les comblements et les peelings chimiques. 

Enfin, une consultation en urgence s’impose devant une éruption cutanée soudaine et sévère ; une plaie infectée ou qui ne cicatrise pas ; une urticaire (choc anaphylactique) ; des démangeaisons inhabituelles ; une lésion qui saigne spontanément ou une tache sombre qui s’agrandit.

Tout changement dans l’apparence des grains de beauté ou toutes nouvelles lésions cutanées suspectes et évocatrices d’un mélanome ou d’un carcinome doivent être détectées précocement et relèvent de l’urgence.

Comment se préparer à une consultation dermatologique ?

Avant la consultation : 

En préparation à la consultation, il faut penser à :

  • Rassembler les informations pertinentes : antécédents médicaux, examens sanguins, radios…. 
  • Lister les médicaments en cours et ceux arrêtés afin que le dermatologue puisse écarter les éventuelles toxidermies (réactions cutanées dues aux médicaments).
  • Évoquer toutes les maladies comme les rhumatismes car certaines rougeurs ou grosseurs de la peau peuvent trouver leur origine dans un problème articulaire.
  • Préparer les éventuelles

Enfin, la peau doit être parfaitement nettoyée (il est conseillé de se démaquiller pour faciliter l’examen).

 

Pendant la consultation : 

Le dermatologue débute sa consultation par un interrogatoire minutieux et complet (anamnèse) qui fera état des symptômes, des antécédents médicaux et chirurgicaux personnels et familiaux, des éventuelles agressions subies par la peau (produits de beauté ou ménager, exposition solaire ou professionnelle, etc.) …

Ensuite, il procèdera à l’examen physique localisé ou général de la peau, temps essentiel de la consultation, qui permet d’orienter le diagnostic.

Pour ce faire, il utilisera différents instruments comme une loupe, un pied à coulisse pour mesurer la taille des grains de beauté ou un dermoscope, pour visualiser les couches les plus profondes de la peau grâce à un très fort grossissement.

Il pourra également prescrire ou effectuer des examens complémentaires comme une biopsie pour examen au microscope, un prélèvement superficiel par grattage cutané, une prise de sang ou des tests allergologiques.

Une fois le diagnostic établi, il proposera un traitement adapté : crème, pommade, onguent, pansements, photothérapie, thérapies ciblées, cryothérapie (ou cryochirurgie) pour geler les cellules cancéreuses externes, biothérapie (programmation d’injections pour traiter le psoriasis), etc.

Un suivi régulier pour les affections chroniques et les soins esthétiques est indispensable pour éviter les complications. 

Pour conclure...

Vous l’aurez compris, au moindre doute concernant une éventuelle maladie de peau, des ongles, des cheveux ou des muqueuses, il est souhaitable de consulter rapidement un dermatologue, qui a un rôle crucial pour dépister et traiter efficacement ces pathologies incommodantes et parfois graves.

Il est également recommandé de le consulter au moins une fois, même sans signe apparent de lésion dermatologique, afin de faire le point sur les éventuels facteurs de risque et apprendre à prévenir les complications grâce aux examens de routine.

Face à la pénurie de dermatologues, et malgré la complexité croissante des affections cutanées, les médecins généralistes peuvent jouer un rôle essentiel dans la prise en charge des patients, d’autant que différentes options de formation s’offrent à eux par le biais du DPC par exemple.

En l’absence de solutions concrètes et rapides, il est également indispensable de développer les réseaux de télé-expertise pour absorber les patients qui nécessitent une consultation urgente ou un suivi régulier.

Enfin, une sensibilisation du public à une meilleure autosurveillance cutanée est primordiale.

Enseigner la « règle A(asymétrique), B (bords irréguliers), C (couleurs différentes), D (diamètre qui s’élargit) et E (évolution rapide) » peut permettre à chacun de reconnaître les signes d’alerte.

 

Et vous, pour quel(s) motif(s) adressez-vous un patient à un dermatologue ? Que proposez-vous à vos patients dans l’attente de leur rendez-vous ?

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